Le Paradoxe de la Mémoire : pourquoi il faut encore mémoriser à l’ère de l’IA

Blog / Nouvelles | 03-07-25

Chez Drillster, une question nous est souvent posée : « Pourquoi la mémorisation est-elle toujours importante, maintenant que nous avons l’IA ? » C’est une version modernisée d’une interrogation que nous entendons depuis plus d’une décennie : à quoi bon apprendre et retenir des choses quand on peut simplement les chercher sur son téléphone ?

La réponse courte ? L’apprentissage est une démarche personnelle ; l’IA ne peut pas le faire à votre place. Et lorsque l’application de compétences spécifiques est cruciale en termes de temps, vous n’avez pas le luxe de chercher l’information. Si une infirmière ne sait pas comment arrêter une hémorragie artérielle, si un manager ne sait pas désamorcer un conflit avec un membre de son équipe, ou si vous ne savez pas reconnaître un e-mail de phishing, alors les conséquences d’un tel manque de connaissances et de compétences sont dramatiques.

L’IA aide, mais ne remplace pas l’apprentissage

L’IA a transformé le monde de l’apprentissage et du développement. Elle peut créer du contenu rapidement et même le personnaliser pour chaque apprenant. C’est formidable, mais lire, regarder ou écouter du contenu ne suffit pas. L’apprentissage réel ne se produit que lorsque vous fournissez l’effort nécessaire.

Certes, l’IA peut vous donner du feedback, vous aider à pratiquer des jeux de rôle et répondre à vos questions. Mais elle ne peut pas apprendre à votre place. Il n’y a pas de raccourci pour acquérir de véritables compétences ; cela demande du temps, de la pratique et de la répétition.

Nous nous souvenons , pas de quoi

En 2011, Betsy Sparrow, chercheuse à l’Université de Columbia, a fait une découverte intéressante : lorsque les gens savent qu’ils peuvent facilement trouver des informations en ligne, ils ne se donnent pas la peine de mémoriser les faits eux-mêmes ; ils retiennent simplement oùles trouver.

Aujourd’hui, les outils d’IA comme ChatGPT font la même chose. Nous les utilisons pour trouver des réponses au lieu de stocker les connaissances dans notre propre cerveau.

Ce que la recherche révèle : nous avons toujours besoin de connaissances

Récemment, une étude de Barbara Oakley, intitulée « The Memory Paradox: Why Our Brains Need Knowledge in an Age of AI », a particulièrement retenu notre attention. Voici ce qu’elle a découvert :

  • À mesure que nous nous appuyons davantage sur les outils numériques et moins sur un apprentissage approfondi, les scores de QI ont commencé à stagner, voire à diminuer au cours des dernières décennies.
  • La mémoire à long terme est essentielle pour une bonne réflexion, une prise de décision rapide et l’application des compétences dans de nouvelles situations.
  • La mémoire n’est pas dépassée. En fait, elle est plus importante que jamais. L’IA doit soutenir notre pensée, pas la remplacer.
  • Les enseignants et formateurs devraient se concentrer sur des techniques comme la pratique répétée, le développement de compétences automatiques et le stockage à long terme des connaissances et des compétences.

Conclusion : le véritable apprentissage commence dans la tête

Dans un monde saturé d’outils intelligents, il est facile d’oublier que le véritable apprentissage prend racine dans notre cerveau, et non dans le cloud. Le Paradoxe de la Mémoire à l’ère de l’IA est plus essentiel que jamais. « Si les machines peuvent nous surpasser en matière de récupération de données, elles ne peuvent pas remplacer la capacité humaine à synthétiser, contextualiser et imaginer. Dans un monde submergé d’informations, ceux qui cultivent une connaissance approfondie auront les idées les plus claires, les concepts les plus originaux et la plus grande capacité à orienter leurs propres décisions et actions.  »

L’avenir n’appartient pas à ceux qui connaissent le plus de faits, mais à ceux qui comprennent le plus profondément. Et cette compréhension commence par la mémoire.