Le “Storytelling” : d’un instinct primaire à un outil d’apprentissage efficace

Blog / Nouvelles | 14-04-21

Le storytelling ou l’approche narrative. Le terme est devenu de plus en plus populaire ces dernières années et est utilisé à de multiples fins, mais il est, en réalité, aussi vieux que l’humanité. Les premières traces de communications que nous pouvons trouver, comme les peintures rupestres, les contes populaires et les pièces de théâtre, sont toutes des formes de storytelling. Après tout, à ces époques, c’étaient les seules manières de transmettre des messages et des connaissances. Le besoin de raconter des histoires est une sorte d’instinct primaire pour l’être humain. Des milliers d’années ont passé depuis lors et maintenant nous enregistrons tout dans des livres, des formats digitaux, des présentations, des vidéos et même de la réalité virtuelle. Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous sommes devenus beaucoup plus sophistiqués en storytelling, les manières de le faire, et les champs d’application. Néanmoins, le storytelling est toujours une partie importante de notre identité. Mais qu’en est-il du storytelling dans l’apprentissage en entreprise ?

Apprendre par les histoires

Lorsque l’on parle de storytelling dans l’apprentissage, on parle d’une autre manière de transmettre une information à la place d’une énumération sans relief de données, faits, phrases ou protocoles. Et on voit toujours trop souvent cette manière monotone de transmettre de l’information. Une alternative à la présentation d’informations dans un format ennuyeux serait de raconter une histoire, ou un cas d’usage. Dans cette histoire, vous pourriez, par exemple, introduire un employé fictif qui rencontre un problème ou un dilemme spécifique sur son lieu de travail, et fait certains choix (ou vous pouvez laisser les participants faire les choix), suivis de leurs conséquences. Cette manière de transférer de l’information incite l’employé à se poser les questions : quel est le scénario ? Qu’est ce qui est attendu de moi ? Que se passe-t-il si je réponds ceci, ou cela ? Cette forme d’apprentissage permet à l’employé de mieux identifier ces situations dans la vie réelle et comment réagir en fonction du cas. Faire des erreurs n’est pas un souci, cela fait même partie du processus d’apprentissage. En fin de compte, il s’agit de montrer aux employés les bonnes décisions à prendre selon les situations sur le lieu de travail. Cette manière d’apprendre est aussi appelée “l’apprentissage sans risques”.

En savoir plus sur les histoires de cas d’usage dans l’apprentissage en entreprise ici.

Rester réaliste

Restez aussi réaliste que possible. Utilisez des histoires et cas d’usages qui peuvent réellement arriver sur le lieu de travail et qui sont proches d’expériences que les collaborateurs peuvent vivre. C’est, par conséquent, plus logique de créer des personnages auxquels les collaborateurs peuvent s’identifier. Il y a moins de chance de voir apparaître, sur le lieu de travail, un nain violet avec une licorne comme compagnon (par exemple) qu’un Monsieur Tout-le-monde qui pourrait être votre collègue avec les mêmes problèmes et obstacles. Lorsque vous pouvez créer des scénarios réalistes, vous bénéficiez des nombreux avantages du storytelling. 

Les nombreux avantages du storytelling

Le storytelling a de nombreux avantages, particulièrement si vous voulez transmettre un message à quelqu’un. Cela se prête particulièrement bien aux outils d’apprentissage, tant dans l’enseignement que dans la formation en entreprise. Alors, si le storytelling a de si nombreux avantages et est à la base de la civilisation humaine, pourquoi ne le voyons-nous pas utilisé plus souvent dans les outils d’apprentissage ? Nous voyons fréquemment des modules d’e-learning statiques ou de simples énumérations de faits. Ce n’est pas mauvais du tout, mais le storytelling peut être beaucoup plus efficace, et beaucoup plus amusant. Il y a plein de preuves que le storytelling a de meilleurs effets d’apprentissage. Et voici pourquoi :

  • Empathie. Les émotions sont stimulées lorsque les personnes s’intéressent plus à une histoire et aux personnages impliqués. Ils commencent à s’identifier à eux et à éprouver de l’empathie pour eux. Si le personnage fait un mauvais choix, cela suscite une émotion de contrariété chez l’apprenant. S’ils font le bon choix, cela se reflète également dans les émotions de l’apprenant. Les histoires permettent de toucher les émotions du public.
  • Implication. Si vous voulez créer plus d’implication entre les collaborateurs et les idées, le storytelling est la bonne solution. Grâce à la forte connexion émotionnelle que les personnes ressentent, ils deviennent plus impliqués avec les histoires, le sujet et les personnages. Pensez, par exemple, à un gros rebondissement pour captiver les personnes et accrocher le lecteur.
  • Signification. Les histoires donnent plus de sens aux données et aux faits. Lorsque les personnes sont impliquées dans une histoire et se connectent à l’intrigue et aux personnages principaux, le lecteur absorbe les connaissances transmises et leur donne du sens à partir des faits présentés.
  • Conséquences visibles. On peut facilement voir l’utilité d’un objectif d’apprentissage, grâce à la clarté qu’il a dans l’histoire. Par exemple, si dans une histoire, un problème est évité ou résolu, vous pouvez immédiatement voir l’utilité d’avoir la bonne information à disposition, les choix que vous pouvez faire avec, et les conséquences que cela implique. Être mis face aux faits permet cette prise de conscience.
  • Motivation. Tout le travail nécessaire à l’analyse d’une histoire crée plus de motivation qu’un simple module d’apprentissage. En général, on consacre plus de temps à une histoire, ce qui augmente l’investissement des apprenants dans l’élément d’apprentissage. Les points ci-dessus permettent plus facilement de générer des changements comportementaux. Bonus : les histoires se partagent et permettent de s’identifier plus facilement.
  • Mémoire. Le storytelling stimule la mémoire. Les histoires activent différentes zones du cerveau, comme le langage, l’imagination et l’empathie cognitive. Ces zones du cerveau sont directement connectées à la mémoire. Les personnes se souviennent plus facilement des histoires que de simples faits ou données, alors profitez-en !
  • Structure. En suivant une trame, vous donnez un fil conducteur à votre module d’apprentissage. Cela offre de la structure, comme un début, un milieu, et une fin. C’est une bonne chose pour vous, l’évaluateur et l’apprenant également.

On pourrait continuer avec cette rhétorique encore longtemps. Mais tous ces points sont liés, et l’essentiel est clair : le storytelling est la bonne chose à faire !

Comment faire ?

Si vous lisez ceci, vous pensez peut-être que ça demande beaucoup de travail pour appliquer le storytelling dans vos modules d’apprentissage. Bonne nouvelle : pas tant que ça !

Vous pouvez jouer le jeu à fond si vous le voulez, mais vous pouvez utiliser des éléments simples pour appliquer le storytelling à vos formations. Pensez à créer un personnage, une situation, un objectif (d’apprentissage), un problème (ou un rebondissement) et une solution. Du moment que vous restez réaliste, vous aurez déjà une base solide. Commencez petit : inventez un personnage, donnez-lui un nom et répétez son utilisation avec de nouveaux problèmes qui surgissent dans l’histoire.

Dites-le avec le storytelling

Si un collaborateur interagit avec des dilemmes, scénarios, ou histoires à propos de certaines situations et les stocke dans sa mémoire, son cerveau reconnaîtra ces situations lorsqu’elles auront lieu dans la pratique. Le participant sera alors plus susceptible d’agir de la manière indiquée dans l’histoire. Le storytelling contribue donc directement à améliorer les compétences sur le lieu de travail. Alors, avec tous ces bénéfices, qu’attendez-vous pour vous y mettre ? Bonne chance avec votre prochaine histoire !